« En la barra » avec Chava Cafés

Dans cet épisode d’En la Barra, nous parlons avec Chava de ses débuts, de l’évolution du café de spécialité en Espagne (et, plus précisément, à Séville) et des clés qu’il entrevoit pour les années à venir.

Des premiers pas à l’ambassadeur accidentel

Chava a commencé comme beaucoup : sans savoir ce qu’était un barista. La curiosité et la compétition l’ont poussé à apprendre rapidement (il a remporté le Forum régional et le National peu après) et cela a fait de lui l’une des voix qui, au début des années 2010, ont aidé à diffuser le message du café d’origine (alors que l’on ne parlait pas encore de « spécialité »). Cette communauté naissante s’est formée en partageant les apprentissages, les erreurs et les torréfacteurs empruntés.

Ce qui a vraiment changé leur trajectoire

La perte d’un championnat a été le tournant : elle l’a obligé à se  » remettre à zéro « , à étudier le café vert, les Process et la torréfaction à partir de zéro. De là sont nées des années d’investissement dans la formation, les voyages à l’origine et, surtout, les dégustations de base pour le public. Sa conviction : un café bien fait et l’habitude de la dégustation ouvrent la voie à de meilleures tasses et à des consommateurs mieux informés.

Séville aujourd’hui : croissance et attentes

Il voit Séville en pleine effervescence, avec une concentration frappante de cafés (il désigne la Calle Amor de Dios comme le futur « mile d’or »). Malgré cela, il met en garde contre deux risques :

  • Un élitisme qui aliène de nouveaux publics.
  • Le marketing l’emporte sur la qualité, ce qui conduit à la déception lorsque la promesse « spéciale » n’apparaît pas dans le gobelet.

La recette de Chava pour contrer cela : pédagogie des Process (lavé, Naturel, Honey, expérimental), transparence et prix conscients qui font que le café reste une passerelle et non une barrière.

Importateurs, traçabilité et voyages vers l’origine

Chava défend le rôle de l’importateur : structure, contrôle et traçabilité pour assurer la cohérence des achats. Ses voyages à l’origine ont été plus pour apprendre que pour acheter, et ils renforcent une idée : le café est une technique, oui, mais aussi un artisanat et une vie. La technologie aide ; le plaisir et l’honnêteté avec le client, encore plus.